Ça y est depuis le 4 février nous sommes au printemps selon le calendrier asiatique des saisons ! Vu la douceur du temps, on y croit facilement.
L'énergie climatique du printemps pour la médecine chinoise est le vent. C'est la principale énergie que nous devrions avoir à subir tout au long de cette saison. Le vent, c'est l'air mis en mouvement par la confrontation de deux autres énergies climatiques : la chaleur et le froid. Lorsque le froid rencontre la chaleur, cela génère du vent. Les chinois le savaient bien avant nos programmes météorologiques et l'imagerie satellite (qui confirme ce principe). Ainsi, le vent souffle sur la terre humide et va engendrer la sécheresse. Comme le montre le schéma ci-contre, ces cinq énergies climatiques célestes sont associées aux cinq saisons qui influencent la terre sur laquelle nous vivons. Je rappelle que la 5ième saison, qui n'a pas de nom, est présente tout au long de l'année mais surtout entre les quatre saisons principales. Le printemps est la période où le froid va se confronter avec la chaleur ce qui va se traduire par des périodes froides, des périodes chaudes et entre les deux des périodes venteuses.
Ce n'est pas une saison facile pour nous. Le vent est, pour notre corps, une énergie climatique très pernicieuse. Le vent met en mouvement les énergies avec lesquelles il est en contact. Nous allons donc rarement être confronté à du vent seul. Il y aura souvent du vent-froid, du vent-chaleur, du vent-humidité ou du vent-sécheresse. Ces différents types de vent sont des causes externes de maladie. Nous pourrons donc souffrir de symptômes dus à une attaque de vent externe. Il va entrer par la tête, les poumons ou la peau et va ensuite se propager dans le corps. Nous faisons souvent le lien entre le vent et les symptômes de son entrée dans le corps. Les signes vont se manifester dans le haut du corps avec des gonflements ou œdèmes du visage, des courbatures cervicales, des céphalées, des convulsions, vertiges, prurit, hochements de tête. Ces symptômes sont d'apparition soudaine et peuvent disparaître très vite. C'est une énergie yang et mobile. Sa caractéristique est le mouvement. Ainsi, nous serons confrontés à des douleurs, des tremblements qui changent de place, qui bougent dans le corps. A cela vont s'ajouter, potentiellement, des symptômes liés à la chaleur, au froid, à l'humidité ou la sécheresse selon les cas.
Pour se défendre, le corps va ouvrir les pores de la peau et transpirer, il va faire sortir son énergie entraînant dans son élan le vent. Ainsi, l'auto-guérison naturelle du corps par une attaque de vent va entraîner de la transpiration et une grosse fatigue soudaine car le corps va puiser dans ses ressources pour faire sortir le vent au plus vite. Mais pas de panique, il suffit de se reposer, de se coucher et laisser faire. Par contre, si de la fièvre survient ou que les symptômes durent trop longtemps, consultez votre médecin, le vent a peut-être fait entrer avec lui des agents pathogènes et là, c'est une autre histoire.
Pour prévenir ou évacuer le vent du corps, la branche de ciboule (CONG BAI : Cong = ciboule et BAI = branche) va nous être d'une grande aide. Elle est tellement efficace qu'elle a une grande place dans la pharmacopée chinoise. Elle sera utile en cas de rhume ou de début d’état grippal. C’est aussi un « réchauffant », un antalgique et un diurétique. En pharmacopée, on utilise la partie blanche de la ciboule et les racines. Selon la théorie des signatures, le blanc est à mettre en relation avec les poumons et les racines vont davantage agir sur le bas ventre. En cas de toux avec écoulement de nez clair, il faut rajouter de la ciboule dans ses plats. Elle a des vertus expectorantes. De même, on pourra en faire une décoction en cas de coup de froid sur le ventre avec douleurs abdominales et diarrhée. Dans certains cas les douleurs peuvent être très puissantes, entraînant un blocage urinaire. Cela peut arriver quand la personne urine par exemple dans la nature, alors qu’il fait très froid dehors ou bien quand elle prend un « coup de froid » sur le ventre.
Le vent en médecine chinoise peut également avoir une origine interne et se former dans le corps. Sa formation est identique à celle des énergies climatiques. Il va se former lorsque le froid va rencontrer la chaleur ou lorsque le yin va se confronter au yang. C'est le cas lorsque notre mental, nos idées, nos valeurs (éléments yin car figés pour nous) vont rencontrer nos émotions (élément yang car volatiles, en mouvement, changeantes). Si ces deux éléments sont en confrontation en nous au lieu de se transformer l'un l'autre, il va apparaître une agitation mentale caractérisée par de l'agitation externe avec de grands mouvements, des intonations de voix irrégulières, des tremblements, de l'insomnie, des cogitations, des idées fixes. C'est ce qu'on appelle le vent interne. Heureusement pour nous, dans la plupart des cas, nous assimilons les expériences que nous vivons par l'évolution et le changement de nos habitudes, voire en changeant les fondements de notre vie. Cependant, dans certains cas, la personne reste dans cet état de confrontation entre ce qu'elle pense vivre et ce qu'elle vit réellement et le vent va s'installer dans le corps. Dans ces cas-là, CONG BAI sera inutile. Il est préférable de consulter afin de bien identifier comment s'est produit ce vent interne et ainsi adopter la stratégie adaptée, car ce type de syndrome se développe souvent chez des personnes avec un terrain prédisposé. La nature étant bien faite, si vous êtes parfaitement équilibré énergétiquement, tout se passe bien.
Ainsi, tout au long du printemps, pensez à avoir sous le coude votre ciboule au cas où. Le printemps, élément BOIS, est aussi la période des purges du foie et de la vésicule biliaire pour les personnes qui ne sont pas en vide de ces énergies. La purge d'Andréas Moritz est vivement conseillée ainsi que les lavements de café qui sont très efficaces surtout en cas de douleurs. Pour les personnes en vide d'énergie du foie ou de la vésicule biliaire, préférez la consommation de feuilles vert foncé comme les salades, épinards, bettes etc. et surtout le pissenlit dont la racine renforce le yin du foie. Le pamplemousse (ce n'est pas vert effectivement) soutient aussi l'énergie du foie (pas le citron), à consommer avec la pellicule blanche qui dissout le tan (bon pour le cholestérol, peau d'orange, glaires, certains cas d'hypertension) de préférence le soir, avant le coucher. Je rappelle que la vitamine C n'est pas un excitant comme le café et ne peut en aucun cas vous empêcher de dormir. Plus de conseils et d'idées pour vos purges et drainages printanier sur la page facebook de Ti-Ming.
Je vous remercie de votre intérêt et prenez soin de vous.